Maisons "naturelles" et économies d'énergie

Publié le par Clem

Les maisons "naturelles", dit-on, "respirent" mieux que les autres. Leurs habitants s'y sentent-ils mieux ? Une expérimentation menée à Montholier dans le jura, avec la participation de la FFB (Fédération française du Bâtiment), a mis cette hypothèse à l'épreuve de la réalité. La municipalité souhaitait construire deux maisons pour loger des jeunes coulpes et revivifier la population locale. Deux constructions différentes ont été réalisées, l'une mixte bois/chanvre, l'autre bois/paille. Dans le cas du chanvre, les murs extérieurs mesuraient 32 cm d'épaisseur, dans le cas de la paille, 40 cm. La première difficulté a été pour l'entreprise, qui ne connaissait pas ces matériaux - surtout la paille, très peu utilisée, notamment pour des problèmes d'assurabilité. La complexité venait aussi de l'instrumentation mise en place : de nombreux capteurs ont été installés dans les murs pour relever les températures, les taux d'humidité, et disposer de toutes les données nécessaires. Le comportement des habitants a été observé pendant un an et demi. dans le même temps, des calculs théoriques étaient effectués sur une maison jumelle virtuelle, conçue avec des matériaux traditionnels (parpaings, isolant polystyrène, ...), placée dans les mêmes conditions climatiques. L'expérimentation a fait apparaître un écart de 40% dans les consommations d'énergie entre les maisons expérimentales et la maison virtuelle.

Parmi les explications : les occupants font commencer la saison de chauffe beaucoup plus tard. Il semble bien qu'un certain sentiment de confort soit apporté par la nature des matériaux, dont la température naturelle est proche de celle de la peau, mais aussi par leur effet de régulateur d'humidité. Une barrière non-étanche qui évoque la meilleure conservation du pain lorsqu'il est emballé dans un sac en papier et non en plastique...

 

/! Attention /! : La paille et le feu

Contrairement à l'image colportée par le conte Les trois petits cochons, ce mode de construction résiste mieux au feu que le bois. Le LNE (Laboratoire National d'Essais) a réalisé des tests sur une conception particulière d'éléments de structure et de toiture. Le mur, avec son armature bois, et un plan incliné de toiture devaient tenir un quart d'heure avant l'effondrement de l'ossature porteuse, pour répondre aux exigences concernant les maisons individuelles. Au bout d'un quart d'heure, il était possible de poser la main sur la paroi interne, et le capteur placé dans le bois n'a jamais dépassé les 30°C : on aurait sans doute pu attendre près d'une heure avant que la structure devienne dangereuse !!!

 

D'après Batimétiers n°6 d'octobre 2006

Publié dans recherche doc

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E
Très bien et très intéressant. Surtout, vous avez bien cité vos sources.<br /> Continuez et pensez à quelques illustrations <br /> Pour information, une maison en paille est en construction entre Plédéliac et Jugon-les-Lacs, normalement le chantier sera fini pour mai 2007.
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